J’ai faiiiiim

Bonjour,

Dans le numéro précédent (que vous pouvez trouver ici) je vous partageais l’absurdité de se fier à des éléments externes pour répondre au besoin physiologique de se nourrir/s’alimenter.

Le corps est bien fait : il est doté d’éléments qui nous permettent de nous repérer pour remplir nos besoins et l’accompagnement respectueux consiste à aider les enfants à identifier leurs repères internes.

La faim s’exprime par des signaux tels que gargouillis, sensations de vide, des crampes, irritabilité et fatigue. La satiété, c’est à dire l’absence de faim (une fois comblée), se manifeste par un sentiment de “plein” (parfois trop plein …).

Pour accompagner les enfants dans la reconnaissance de ces signaux et leur verbalisation, nous pouvons, selon leur état et disponibilité émotionnelle, les interroger :

  • Est ce que tu as faim/besoin de manger ?
  • Est ce que tu ressens des gargouillis ? un creux dans ton estomac ? etc…


On peut aussi les aider à quantifier, évaluer leurs sensations :

  • Est ce que tu as une petite, moyenne, grande faim ?
  • Est ce tu as un petit, moyen, grand creux ?


S’ils ont des sensations spécifiques, on peut aussi les interroger sur les manifestations de leur faim dans leur propre corps :

  • Que ressens-tu quand tu as faim/besoin de manger ?
  • Comment sais-tu que tu as faim/besoin de manger ?


Cette verbalisation sert à montrer notre empathie (compréhension de leur état) et notre volonté à aider les enfants dans l’expression de leurs besoins pour y répondre au mieux.

Mais montrer de bonnes intentions ne suffit pas : il faut pouvoir les mettre en application et ne pas tomber dans les v.e.o (violences éducatives ordinaires) autour de l’alimentation.

Un enfant dont on ne perturbe pas les repères, c’est à dire qu’on ne force pas à manger ni qu’on ne prive de s’alimenter, sait naturellement s’arrêter quand il ressent ces signaux, il a la capacité naturelle de répondre sainement à son besoin physiologique de s’alimenter, sauf s’il y a une défaillance sérieuse de son métabolisme. Il s’agit de rares cas et des symptômes précurseurs orientent les adultes à la consultation, comme j’expliquais dans le numéro précédent de ce dossier. 

Avoir conscience de cette capacité essentielle est une première étape pour l’accompagnement respectueux, la deuxième étape est de tout mettre en oeuvre pour la préserver.
Nous verrons dans la suite du dossier, les v.e.o qui concernent spécifiquement l’alimentation et comment éviter de tomber dedans.

A bientôt,