On n’est pas vraiment humain

Bonjour,

Dans mon précédent message je vous parlais de nos difficultés à gérer les routines d’hygiène notamment pour le lavage des cheveux de mon fils. Si vous n’avez pas encore lu (ou reçu) ce message, je vous invite à le lire ici.

J’en reviens à cette fameuse découverte qui nous a changé la vie.

Avant de vous dire de quoi il s’agit, j’ai besoin de vous préciser que cela a complètement transformé la façon dont on abordait l’hygiène.

Notre vision était que le corps produit quotidiennement des éliminations et s’encrasse aussi au contact de l’environnement, que, de fait, on devait le nettoyer en utilisant les produits du commerce pour se débarrasser de cet encrassage et “être propre”. 

Ces produits devait sentir bon et bien mousser, garantie pour nous d’une réelle propreté. 

Et bien sûr, comme je vous l’expliquais, la fréquence avait son importance : plus les lavage/décrassages étaient fréquents, plus on était propres.

A défaut on s’exposait non seulement à l’apparence sale et odeurs nauséabondes, mais aussi, à la prolifération de bactéries, pire, de maladies !

Je suis sûre de ne pas me tromper en disant qu’il s’agit là d’une vision largement partagée, n’est-ce pas ?

Mon plus grand choc dans mes lectures a été d’apprendre que le corps était plus composé de microbes que de cellules humaines à proprement parler … 

En fait, nous avons plus de 57 % du corps composé de micro-organismes (bactéries, champignons etc.) !

Et tout ce petit peuple a des fonction essentielle dans notre corps : il régule notre système immunitaire, nous protège des maladie et nous aide à produire des vitamines.

Pour en savoir plus je vous invite à lire cet article de Slate qui s’est appuyé sur celui de la BBC (article original en anglais).

Du coup cette information change un peu la donne quand on se dit que nous ne sommes pas à 100% humains, devant nous protéger de bactéries et champignons qui viendraient nous envahir si nous n’adoptons pas les règles d’hygiène nécessaires.

Notre rôle serait de maintenir en bonne santé notre ensemble “humain + micro organismes” que tout ce petit monde puisse cohabiter en bon équilibre.

Ce sont les déséquilibres qui créent les situations de proliférations de bactéries ou de champignons à un niveau qui peut nous être nuisible (odeurs, maladies etc).

Nous verrons à travers les différents dossiers sur l’alimentation et la santé, notamment, les causes de ces déséquilibres (si vous n’êtes pas inscrit.e.s il n’est pas trop tard c’est par ici).

Concernant le sujet qui nous intéresse dans ce numéro, l’hygiène et tout particulièrement le lavage des cheveux, j’ai compris que les habitudes que nous avions étaient justement la cause de ces déséquilibres, que ce qui était censé nous rendre propre (produits et fréquence de lavages) était justement ce qui nous encrassait …

Déjà à titre personnel, j’avais remarqué que plus je me lavais les cheveux et plus vite ils devenaient sales … cela m’avait value des périodes de ma vie ou je lavais mes cheveux tous les deux jours, voire, quotidiennement, un vraie cercle vicieux. Ces lavages étaient faits avec des shampoings courants.

Vous pouvez lire dans cet article les impacts sur les cheveux de nos pratiques usuelles de lavages et embellissements capillaires.

Avec ces informations, nous avons progressivement changé nos habitudes : espacé les lavages, changé de shampoings pour passer à des produits moins agressifs.

Mais la grande découverte, celle que je vous annonce depuis le début a été celle du “no poo” et notamment de la pratique du lavage à l’eau (désolée pour les déçu.e.s qui connaissent déjà et/ou avaient deviné !)

Le “no poo” consiste à laver les cheveux avec des produits “naturels” bruts, exit donc les shampoings du commerce (no poo étant une contraction de no shampoo, pas de shampoing en anglais). C’est une “méthode” que j’ai appliquée sur moi-même et qui me convient bien. Vous trouverez de nombreuses informations sur le sujet sur internet (par exemple sur ce blog), évidemment rien de scientifique sur la méthode elle-même …

Pour mes enfants, et notamment mon fils, de qui toute cette démarche est partie, je suis directement passée, sans inquiétude, à des lavages à l’eau seulement (water only). Nous introduisons de temps en temps des shampoings “neutres”.

J’imagine bien que ce genre de démarche est déroutante, et mon but en vous l’exposant n’est pas de vous donner des conseils sur votre hygiène capillaire, ni celle de vos enfants, mais de vous montrer un cheminement basé sur les difficultés que vivaient notre fils.

Nous aurions pu rester sur notre vision de l’hygiène et la lui imposer. Au lieu de ça, nous avons choisit de partir de lui, et remettre en question ce qu’on pensait savoir sur le sujet.

Grâce à notre fils, nous avons appris des choses qui nous ont été profitables à tous, et qui lui ont permis de vivre différemment son hygiène, loin de nos propres schémas.

Montrer à notre fils qu’il a été entendu dans sa souffrance, et que nous cherchions des solutions alternatives a contribué à renforcer sa confiance en nous. 

Bien sûr, il n’existe pas toujours des alternatives aux choses qui posent soucis à nos enfants, mais à notre époque, en cherchant, un peu, on trouve souvent. Et pour ceux.celles qui me suivent, vous savez que je ne suis pas partisane du discours : “mais nos enfants doivent s’adapter ! ils doivent se confronter à leurs difficultés!” (discours qui me rappelle une sombre visite médicale chez le pédiatre grrrr, on en reparlera).

En effet, dans le cadre d’un accompagnement respectueux et d’une démarche de relation égalitaire, il me semble primordial de montrer que les difficulté de nos enfants sont réellement considérées. Que nous, adultes, sommes prêts à la remise en question, que nous faisons les efforts nécessaires, les mêmes qu’on ferait pour notre conjoint ou notre meilleur ami qui se retrouverait en difficulté.

Et, quand nous ne trouvons pas de solutions adéquate dans l’instant (ou peut-être jamais), notre discours garant de la qualité de la relation est celui basé sur l’empathie, le soutien et la responsabilité : ne pas blâmer notre enfant pour sa difficulté, son “exagération”, ses comportements liés à ses émotions, mais montrer qu’on comprend ce qu’il vit, que nous sommes là pour l’aider autant qu’on peut. 

Le simple fait de verbaliser cela (sans même passer par des recherches de solutions à s’en arracher les cheveux …) montre à nos enfants combien ils sont importants pour nous et cela les aide à traverser leurs difficultés (et non pas les con-fronter 😉 ).

J’espère que la pratique du no poo vous permettra de changer de lunettes sur l’hygiène.

A très vite,