Noël arrive et vous avez des sueurs froides à l’idée qu’une réunion de famille vire au clash ? Vous savez que vous n’échapperez pas aux jugements voire aux reproches sur vos choix de parentalité ? Alors comment survivre aux fêtes de fin d’année lorsqu’on accompagne nos enfants avec respect, qu’on allaite, qu’on materne, qu’on porte, etc. ? Comment éviter que Noël en famille rime avec torpilles ? Et a minima comment gérer les plus jeunes entre frénésie, sapin, et décorations en porcelaine ? Je vous dis tout dans cet article, et retrouvez en prime mes punchlines préférées pour contrecarrer toutes accusations !
Sommaire 👉
Quelques conseils pour survivre aux fêtes de famille (c’est cadeau !) ;
Ça y est, les fêtes de fin d’année sont là ! Cadeaux, bûches et petits fours sont quasiment prêts, l’excitation est à son comble chez les plus jeunes… Et le stress chez les plus vieux. Dont certain(e)s, préfèrerait même peut-être tout annuler. Vous commencez à avoir l’habitude de ne pas rentrer dans les “normes”, de sortir des pratiques éducatives usuelles. Mais Noël en famille, c’est encore autre chose… Allez expliquer à tata Simone – que vous ne voyez qu’une fois l’an – ce que c’est l’ARE®…
À mon sens, c’est l’événement pendant lequel le plus de sources de conflits potentiels s’accumulent (Et je ne parle même pas de la couche Covid/masques/confinement/vaccin&co à ajouter à la liste cette année !). Entre classiques désaccords intergénérationnels, querelles jamais réglées et tensions autour des enfants, les occasions de faire dérailler la musique peuvent être nombreuses.
Anticiper les sources de problèmes :
Vous imaginez probablement d’avance des situations désagréables qui pourraient arriver lors des festivités. C’est d’ailleurs bien pour ça que vous commencez à avoir envie de rester sous la couette jusqu’au 2 janvier. Mais plutôt que de se faire des sueurs et de monter en pression, essayons plutôt d’envisager à froid une solution pour chaque potentiel couac.
1 . Listez les perspectives qui vous angoissent :
- L’environnement pas très “baby-friendly” (sapins, décorations fragiles, promiscuité, bruit…)
- Le contexte, horaires de repas et de sommeil, inadaptés aux habitudes des plus jeunes
- Les critiques sur vos choix de parentalité : allaitement, portage, cododo, éducation respectueuse, D.M.E, etc.
- Les atteintes à l’égard de vos enfants : bisous et câlins non consentis, remarques désobligeantes à propos de leurs comportements, etc.
- Les mensonges et chantages autour du Père Noël et des cadeaux,
- Etc., etc.
Afin d’anticiper les potentielles situations difficiles et autres sujets à conflits, réfléchissez à froid aux différentes solutions envisageables. En premier lieu, il s’agit de faire le point sur vos ressources et vos besoins à vous pour remplir votre jauge au maximum avant chaque réunion de famille prévue. Tout sera bien évidemment plus simple si vous êtes d’humeur sereine et patiente.
2 . Posez toutes les stratégies possibles pour prévoir le remplissage optimal des besoins de vos enfants :
- Demandez des précisions sur les horaires et le déroulement du repas. Puis faites des propositions pour modifier quelques détails pour que cela corresponde mieux au rythme de vos petits.
- Prévoyez des snacks en plus au besoin, un moyen de portage pour garder vos plus petits à l’abri des câlins non désirés (et des microbes !), des jouets s’il va falloir patienter pour l’ouverture des cadeaux, un casque antibruit pour les enfants qui y sont plus sensibles, des vêtements agréables à porter, bref tout objet qui puisse vous faciliter la vie pour passer des moments de fêtes les plus détendus.
3 . Prévenez votre entourage des habitudes et besoins de vos enfants :
Cela peut paraître superflu et pourtant, de nombreuses frustrations et situations conflictuelles pourront être facilement désamorcées si chacun exprime clairement sa vision de la soirée :
- Vous ne voulez pas que le repas dure trop tard et que vos enfants accusent le coût ? Exposez clairement à vos hôtes (ou vos invités) vos craintes et proposez-leur d’adapter le déroulement des fêtes en conséquence.
- Vous savez que vos enfants ne pourront pas attendre aussi tard que le repas soit servi ? Proposez à votre famille de servir un apéro dinatoire ou le plat par avance à une table aménagée spécialement pour les enfants.
- Vous craignez que les plus jeunes manquent d’espace pour jouer, bouger et que ça finisse par dégénérer ? Prévoyez une petite sortie ou des jeux d’extérieur entre 2 plats.
- Vous ne voulez pas d’un papi déguisé en père Noël ? Prévenez simplement que vous êtes contre tout type de mensonge, mais que si cela fait plaisir à papi, les enfants pourraient se déguiser avec lui et jouer à distribuer les cadeaux.
Bien souvent, on se restreint en solutions de facilité, notre imagination se bride par peur de sortir des traditionnelles conventions, de gêner, d’être regardé de travers, etc. Pourtant, il sera certainement bien mieux accueilli que vous proposiez une solution en amont pour remplir les différents besoins de chacun. Et en y réfléchissant par avance en couple, vous arriverez plus sereins en étant “armés” à 2, qu’en vous rejetant la balle une fois en mauvaise posture.
4 . Prévoir à l’avance les missions de chacun :
- Qui s’occupe de chercher un coin tranquille pour l’allaitement ?
- Qui gère les encas pour les enfants ?
- Qui prépare une escapade dehors si ça devient trop bruyant à l’intérieur ?
- Qui répond aux questions affligeantes sur votre modèle de parentalité ?
- Etc.
Faire face aux critiques et autres objets de discorde
Malheureusement , les repas de famille sont, pour bon nombre d’entre nous, un moment plutôt tendu. Hostilités et désaccords sont monnaie courante, d’autant plus au sujet des enfants. Pour vous en protéger, le mieux est encore une fois d’échafauder quelques plans avant l’heure du départ ;
1 . Ne (juste) pas répondre
Je ne sais pas d’où vient cette tradition (française ?) de se permettre des interrogatoires à rallonge sur la vie des enfants : “Alors, il fait ses nuits ?”, “Quoi, tu ne lui donnes pas des purées ?”, “Et vous faites comment pour avoir une vie intime si elle dort avec vous ?”… La parentalité n’est pas un concours de performance, vous n’avez à convaincre personne du bien-fondé des choix que vous faites pour votre famille. N’hésitez pas à détourner poliment ce type de conversations lorsqu’elles viennent de personnes mal intentionnées. Vous n’êtes pas venus pour être blâmés. Et vos façons de vous nourrir, de dormir, d’aller aux toilettes (!) à vous et à vos enfants, ne regardent personne d’autre !
Si vous êtes d’humeur à avoir de la répartie, vous pouvez user sans modération de mes “punchlines” favorites, compilées dans cette vidéo :
2 . Se montrer compréhensif
Certaines personnes sont simplement curieuses. Elles interrogent vos façons d’accompagner vos enfants de façon très saine, uniquement pour apprendre et ouvrir la discussion par exemple. À l’inverse, d’autres sont véritablement inquiètes. Leur ignorance entraîne des peurs démesurées qu’elles vont rejeter sur vous en accusations et leçons de morale.
Si (et seulement si) vous en avez l’énergie, donnez-leur de l’empathie :
“Tu as peur que je la nourrisse mal ? – Nous aussi cela nous inquiétait beaucoup, mais on s’est énormément renseigné et c’est ce qu’il y a de mieux pour elle”
Lorsque la personne est ouverte, qu’on peut donner de l’information sans que cela ne vire aux questions inquisitrices, pourquoi pas. Mais dans le cas contraire, gardez-vous de répondre à des commentaires sur vos habitudes et celles de vos enfants.
3 . Remettre de l’empathie au coeur des conflits
Il existe énormément de problèmes de communication entre adultes. Malheureusement, on ne nous a pas enseigné la CNV à l’école…
La plupart des conflits sont liés au fait que les adultes ne s’expriment qu’avec des “Tu”. Ils l’utilisent pour agresser l’autre, plutôt que de parler de leur besoin. C’est évidemment inconscient dans la majorité des cas. La souffrance de ne pas voir leurs besoins être comblés les pousse à vouloir faire bouger l’autre pour leur demander de l’aide dans la réalisation de leur besoin.
Ils usent alors du “TU qui tue” :
- “Tu es trop comme ci, pas assez comme ça”,
- “Tu ne devrais pas faire comme ci”,
- “Tu te fatigues pour rien, tu le laisses faire n’importe quoi, tu ne lui apprends pas de bonnes habitudes”,
- Etc., etc.
Si vous avez du mal à donner de l’empathie à vos interlocuteurs face à ce type d’accusations, dites-vous bien que ces reproches proviennent toujours de besoins non comblés. Cela peut souvent nous apaiser (ou au moins, nous faire prendre un peu de hauteur) de penser :
“Le (ou la) pauvre, il (elle) doit manquer de …”
Évidemment, ce serait plus simple si tout adulte savait parler de ses besoins en partant de lui et en disant clairement “J’ai besoin d’être rassuré / de savoir que mon petit fils est en sécurité”, etc. Un grand nombre d’incompréhensions et de conflits seraient évités.
Vous êtes justement dans des cheminements pour sortir des violences. Alors mieux vaut partir du principe que tout le monde fait de son mieux, y compris les adultes autour de vous, pour accéder plus facilement à votre empathie. Vous éviterez ainsi de répondre à leur animosité par de la colère vous aussi.
4 . Se protéger et protéger ses enfants des violences
Lorsque le dialogue se fait plus oppressant, que les commentaires envers vous ou vos enfants vont trop loin, mieux vaut essayer de couper court et de créer une bulle avec votre petit (ou plus grand). Très souvent quand la tension monte, on perd nos capacités à accompagner respectueusement nos enfants, à rester en connexion avec eux s’ils expriment des besoins. Lorsque vous êtes jugés, que des remarques désobligeantes fusent, ou même simplement que vous entendez soupirer, vous perdez votre sang froid. N’en perdez pas de vue vos valeurs :
- Faites en sorte de vous extraire du regard des autres, quitte à changer de pièce au beau milieu du repas.
- Laissez les gens parler, ils n’ont qu’à souffler, lever les yeux au ciel… Ils sont dérangés ? Tant pis. Ils le seront quoi que vous fassiez, de toute façon.
- Mettez-vous de côté avec votre enfant et essayez de l’accompagner au mieux. Le seul fait de s’isoler avec lui vous permettra de rester en lien, de lui montrer que vous comprenez que c’est dur pour lui. Même si son comportement ne vous convient pas à vous non plus, même si vous n’arrivez pas à l’aider, l’important c’est de le soutenir en se désolidarisant des autres qui se fichent un peu de son bien-être.
- N’hésitez pas à vous couper des gens stressants dans ces situations. En particulier si aucune discussion n’est possible.
5 . Quand la famille devient toxique…
Malheureusement, avoir une posture respectueuse de ses enfants est souvent source d’hostilité parce que les autres adultes sont dans la violence. Même sans intervenir ni commenter, ils se sentent déjà mal de vous voir agir avec respect puisque cela les renvoie à leurs blessures inconscientes (mais profondes).
D’autres sont carrément pros VEO, au nom de la soi-disant “Bonne éducation”. Ils vont se montrer opposés à vos façons de faire. Parfois, couper les ponts avec des personnes toxiques s’avère nécessaire. Évaluez le degré de nocivité pour choisir les mesures à prendre, mais la protection des enfants doit être au cœur du débat. Au-delà de la décision sur le degré de la relation, j’invite évidemment à intervenir lorsque les enfants subissent des violences (ou y assistent puisque pour rappel, le cerveau jusqu’à un certain âge ne sait pas faire la différence).
Survivre aux fêtes de fin d’année… ou pas ?!
Je sais qu’on a tous envie de croire en la magie de ces moments et passer de joyeux moments de convivialité, mais pour certains cela peut tourner au calvaire.
Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à consulter mon guide gratuit “Kit de Survie – Spécial Colère” pour vous armer de toutes les ressources nécessaires en amont de toute difficulté.
Je vous souhaite que ces temps soient les plus doux possibles. Vous êtes les seuls à connaître vos niveaux de ressources alors n’hésitez pas à faire tous les choix qu’il faut en adéquation avec vos valeurs.
Joyeuses fêtes de fin d’année 😉
Maja Mijailovic – Accompagnante parentalité